du Tigre
Griffe
Voyage à Venise : la sérénité retrouvée
24 août 2021Spécialiste Italie
J’aime arriver à Venise par le train. Quelle ville s’offre ainsi au voyageur ? On abandonne soudain le continent pour la lagune qui vient enrober la ligne ferroviaire… l’impression de quitter un monde pour un autre… plus mystérieux… dont on devine les contours ocre au bout du rail. Je me prends à rêver d’un Corto Maltese campé sur la place de la gare Santa Lucia attendant la passagère d’un train fantastique et imaginaire à la Miyazaki. La réalité n’a plus cours à Venise.
Aux pieds des marches de la gare, point de personnages imaginaires, mais le Grand Canal, avec son cortège de vaporettos, gondoles et autres embarcations se faufilant avec dextérité dans le méandre des canaux. Le trafic légendaire italien prend ici une autre dimension : le clapotis de l’eau a remplacé les klaxons, les élégants ponts de pierre, où l’on vient parfois soupirer, font office de tunnels rafraîchissants et « l’acqua alta » provoque d’épisodiques et aquatiques ralentissements.
Venise respectée
Venise, un autre monde. Une cité à part, qui menaçait de s’enliser définitivement sous les pas de ses trop nombreux visiteurs, avant qu’une menace plus grande encore ne vienne stopper la marche du monde. En l’espace de quelques mois, celle qui périssait sous le tourisme de masse retrouve une aura qu’on croyait à tout jamais perdue. Les ruelles se laissent à nouveau parcourir sans coude à coude, des dauphins remontent la lagune et la place Saint-Marc compte plus de pigeons que d’amateurs de selfies. Les Vénitiens, décontenancés, oscillent entre dépit financier et le sentiment de retrouver « leur » ville avec son atmosphère à nulle autre comparable.
Venise intime et artisanale
Le calme retrouvé pare la ville d’une aura supplémentaire. Au détour d’une rue, on entend le cliquetis des machines à tisser de la célèbre fabrique de velours Bevilacqua, le souffle de la forge qui transforme le sable en verre coloré de la « fornace » Orsoni, les coups de marteau réguliers sur la feuille d’or de l’atelier Battiloro… autant d’invitations à pénétrer dans des mondes hors du temps où l’on perpétue un savoir-faire ancestral, utilisant les mêmes gestes et machines que le progrès n’a su remplacer.
Venise retrouvée, Venise rendue à ses habitants… mais Venise appauvrie par la crise. Un mal pour un bien ? Je veux le croire en ce début d’été 2021 quand la municipalité interdit enfin l’accès aux paquebots à l’entrée du Grand Canal. Les cheminées de ces véritables villes flottantes ne viendront plus narguer les élégants lions de San Marco qui pourront veiller avec fierté sur le palais des Doges.
Et si on posait ses valises ? Adresses de charme à Venise
Je me prends à rêver d’un tourisme plus qualitatif et respectueux de la ville, pour qui Venise ne serait pas qu’une étape mais un voyage en soi. On y posera ses bagages, le temps qu’il faut, dans une adresse mythique, repère des stars et grands de ce monde, ou dans l’intimité d’un palais reconverti en hôtel de charme, à la décoration intérieure signée par les plus grands noms du design italien.
On prendra le temps de partir à la découverte de la lagune, à bord d’un bateau privé, pour certains véritables petits bijoux nautiques de teck et de cuir. Avec ou sans capitaine, on s’offre le plaisir d’un cabotage dans les jardins de Venise, de Sant’Erasmo à Torcello, en passant par une balade dans les vignes et quelques étapes gastronomiques et culturelles remarquables.
De retour par le vaporetto à Castello, on attendra que le soleil plonge derrière la Giudecca, attablé pour un aperitivo, avant de s’enfoncer dans une autre Venise, mystérieuse et rendue à toutes ses légendes. Une Venise… retrouvée.
Venise peut être visitée le temps d’un week-end prolongé, voir durant plusieurs jours, pour profiter de tout le charme de ses quartiers, ateliers artisanaux et richesses culturelles. N’hésitez pas à nous contacter pour organiser votre séjour et vous ouvrir les portes des plus belles adresses et expériences vénitiennes.