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Le blog de voyage
du Tigre
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Safari équestre au Botswana

1 juin 2022
Floriane Vacherand
Spécialiste Botswana

(article publié par Floriane Vacherand dans Le Cavalier Romand)

Direction le Botswana

Partie la veille au soir de Genève, me voilà enfin, en train de survoler l'Afrique... atterrissage à Maun imminent pour le début de mon safari équestre au Botswana...! Les portes de l'avion s'ouvrent, je descends sur le tarmac et suis immédiatement enveloppée par l'air, les odeurs, la vibration que j ai plaisir à retrouver, que je recherche même en Afrique australe.

Les formalités douanières passées, je suis accueillie par Robyn, cavalière émérite et propriétaire avec son mari David d'une compagnie de safari équestre. Nous quittons rapidement la route goudronnée pour une petite piste de sable. Moins d'une heure après mon arrivée je suis dans la brousse. Le portail de la petite réserve du Royal Tree Lodge se dresse devant nous. Composée de tentes spacieuses et confortables nichées dans la végétation, c'est le lieu idéal pour se reposer après un long vol, mais surtout pour un premier safari équestre.

Quand on parle du Botswana, immanquablement, on pense au delta de l'Okavango. Sa forte concentration de faune et de flore en fait le théâtre d'impressionnantes scènes de vie animale dans un paysage unique. L'intensité de l'émotion qui s'en dégage contribue à en faire un des lieux les plus captivants de la planète.

Cependant pour mon second voyage dans ce pays, j'ai décidé de découvrir plus particulièrement une région et une facette de ce pays, hors des sentiers battus mais non moins fascinantes... le désert du Kalahari et plus particulièrement Makgadikgadi Pan... également appelé Paradise Pan... le ton est donné.

Envol pour le désert du Kalahari

C'est dans un petit coucou que je m'envole avec un couple de cavaliers français, pour le désert... La "ville" s'éloigne, laissant place peu à peu à d'infinies plaines désertiques. Soudain apparaît la rivière Boteti, dont l'eau d'un bleu profond serpente miraculeusement au milieu de ces terres arides. Sur ses berges... la vie... verdoyante... qui s'amenuise dès lors qu'on s'en éloigne. Cette source joue un rôle crucial dans la survie de nombreuses espèces et devient en saison sèche particulièrement précieuse.

Quelques battements d'ailes plus loin, le paysage se pare d'étendues blanches, vestiges de lacs asséchés appelés "pans". Notre appareil amorce sa descente, survolant des îlots de palmiers et déjà... nous apercevons nos premiers éléphants... David nous accueille et nous conduit au camp... Ambiance "Out of Africa". Il est près de midi, le thermomètre avoisine les 30°C, nous apprécions une limonade fraîche "home made" tout en écoutant David nous expliquer le déroulement de notre séjour et les règles de sécurité du camp.

Dès notre première sortie, nous comprenons aisément pourquoi David et Robyn ont décidé de s'installer ici avec leurs chevaux: des espaces  sauvages et préservés, vastes, ouverts à perte de vue, un terrain idéal pour de longues balades, entrecoupé de cuvettes asséchées appel à des galops effrénés, sans compter l'observation de la faune locale, troupeaux de gnous, de zèbres, éléphants et autres autruches.

Chevauchées dans le Makgadikgadi Pan

C'est avec passion qu'ils nous font découvrir lors d'une incroyable chevauchée la magie du Makgadikgadi Pan. Après deux jours au camp, nous partons pour une longue journée de randonnée tantôt à travers des paysages désertiques, savane, pans (lacs asséchés) et tantôt parmi des forêts clairsemées d'acacias ou de mopanes dont les feuilles ressemblent à des ailes de papillons.

"Chapman's Baobab"... De très loin nous avons aperçu ses ramures, notre guide nous raconte alors un peu l'histoire de Livingstone, et soudain le temps semble suspendu retour au XIXème siècle. Il est fascinant d'essayer de se mettre à la place de ces premiers explorateurs, Livingstone, Selous, Chapman, Green... qui ont foulé ces terres vers l'inconnu, il y a plus de 150ans... et naturellement, à l'époque, c'est aussi à cheval qu'ils ont traversé ces décors somptueux... Rien ne semble avoir beaucoup changé... Même Chapman's Baobab, si on en croit les textes et les photos étaient déjà aussi impressionnants.

Un peu plus loin se dresse "Green's Baobab", approchez-vous de son tronc et contemplez la gravure qui lui doit son nom: "Green's expedition, 1858-1859"...

Botswana, vue d'un baobab

Tout comme nous je l'espère, une émotion indescriptible entre respect et vulnérabilité, vous envahira à l'approche de ces mastodontes végétaux, classés monuments nationaux. Après une journée riche et passionnante, nous arrivons finalement au coucher du soleil à notre camp, fatigués mais emplis d'un sentiment de liberté incroyable. Ce matin, nous nous réveillons aux aurores afin d'aller découvrir et observer un sympathique petit habitant de ces lieux ... le suricate. Pendant que nos chevaux paissent tranquillement, nous suivons une famille de neuf individus dans leurs pérégrinations matinales.

Nous remontons en selle et quelques galops plus tard, nous retournons au camp, afin de laisser passer les heures les plus chaudes. En fin d'après-midi, nous partirons pour l'étape sans doute la plus intense et magique de notre séjour... Une nuit au milieu du pan... mieux qu'un hôtel 5 étoiles... L'immensité de la voûte céleste, la voie lactée, une myriade d'étoiles filantes... sans pollution lumineuse, un vrai luxe.

C'est au coucher du soleil que les sabots de nos chevaux foulent le pan. Nous avançons vers l'inconnu. Devant nous, il n'y a rien qu'un espace vierge et infini. La lune se lève étirant nos ombres sur le sol... Nous chevauchons sans dire un mot, chacun absorbé par ses pensées, seul le craquement de la croute séchée de sédiments perturbe ce silence enveloppant. Un feu au loin, prémice de notre campement...

Bien que fraîche la nuit fût magique... Tirés de notre lit au première lueur de l'aube, dans un décor surnaturel, nous nous demandions si nous rêvions encore... Nous profitons de la fraîcheur du petit matin, pour quitter le pan, l'allure est vive et les  nombreux galops grisants. En fin de matinée, nous retrouvons la savane et ses habitants. Nous recroisons une colonie de suricates et par chance la timide hyène brune.

Botswana, une hyène et ses petits

Conclusion parfaite à une randonnée qui, bien au-delà des sentiers battus, est carrément  hors du temps.

ON VOUS A DONNÉ ENVIE DE PARTIR AU BOTSWANA ?

Nous aimons prendre le temps nécessaire pour mieux cerner les envies de nos voyageurs afin d'offrir une expérience qui corresponde le plus possible à leurs attentes.